Hôtel des deux mondes à Anzin

HÔTEL DES DEUX MONDES  d’Éric Emmanuel Schmitt

Mise en scène : Sylvain Courtillat

Laissons la parole à Bruno Rouvillain qui présente le projet d'une moitié de la troupe, emmenée par Sylvain. Nous reviendrons sur la genèse du projet ensuite.

"Aucun client ne sait comment il est arrivé à l'Hôtel des deux mondes. Personne ne sait quand il pourra repartir, ni vers qu'elle destination. Dans ce lieu étrange, tout est possible. Les infirmes recouvrent l'usage de leurs membres et les menteurs disent la vérité. L’énigmatique Docteur S  rend plus aiguës les questions de ses hôtes. Six personnages en équilibre sur le fil de la vie, vont tenter d'apprendre que la confiance est une flamme qui n'éclaire rien mais qui tient chaud.

Spectacle émouvant, tendre, sensible et étoilé d'humour. Entre rêve et réalité, vie et mort, comédie et tragédie Une saisissante histoire d'amour et d'espoir qui donne tout simplement envie de vivre.

Avec la participation de Nathalie SINN, Sandrine GIVRY, Jean-Maxence DUPRE, Franck KRYSTECK, Fred et Laurence GUFFROY, Sylvain COURTILLAT et Laurent LARRETGERE"

  • Le projet

Difficile pour moi de parler de ce projet dont je n'ai pas réellement accompagné. Si un des participants souhaite en parler, j'intègrerai avec plaisir son récit dans ces pages.

Que puis-je en dire ?

- Au début, il y avait une histoire de Père Noël...  

Hôtel des deux mondes n'est pas le projet initialement prévu par Sylvain. A l'époque où nous jouions Le Malade imaginaire et Huis Clos, il m'avait parlé de son envie de monter la pièce Le père Noël est une ordure. Il avait déjà la distribution en tête et me voyait dans le rôle de M. Preskovic (interprété par Bruno Moynot dans le film tiré de la pièce). J'avais exprimé à ce moment mes réserves à cette idée ; réserve au nombre de trois. 

Réserve 1. L'idée de ne pas distribuer tout le monde n'est pas un problème en soi car avec une troupe dont le nombre de membres dépassent la dizaine, difficile de toujours trouver une pièce ad hoc. Mais choisir qui va jouer en laissant les autres de côté, ça ne me plaisait guère ; d'autant que dans son projet de distribution, nous y étions tous les deux et, à l'époque, nous étions les seuls à mettre en scène. Cela renforcait les obstacles pour les membres écartés de monter un projet. 

Réserve 2. De plus, c'était, à mon sens, l'exemple type de la mauvaise "bonne idée". Tout le monde connait la pièce ou surtout a vu le film de Jean-Marie Poiré, dont les qualités comiques reposent essentiellement sur le jeu des acteurs. On connait tous les répliques, les mimiques, les intonations sur le bout des doigts. Que peut-on donc propposer, nous, amateurs ? Une réplique fidèle ? On sera, sans contestation possible, moins drôle : on ne jouera pas le personnage de Pierre, mais Thierry Lhermitte jouant Pierre... Ou alors, il faut proposer quelque chose de totalement différent et d'original. Mais la pièce se prête-t-elle à cela ? Personnellement, j'en doutais fort. Bref, je pensais qu'on ne pouvait que proposer quelque chose d'inférieur au modèle existant, connu par tout le monde.

Réserve 3. Enfin, quelle est la "mission" de Théâtra ? Certes, se faire plaisir et  faire plaisir au public. Mais notre association a des statuts et il est indiqué que l'objectif est de montrer que le théâtre est avant tout un spectacle populaire, divertissant, intéressant et pas du tout réservé à une élite. Et que les auteurs dits "classiques" sont des auteurs accessibles à tous et qui peuvent plaire au plus grand nombre si on s'en donne la peine. A mon sens, notre association a donc un rôle de "passeur". Dans cette optique, pourquoi monter une pièce que tout le monde peut voir et que tout le monde a d'ailleurs déjà vu ?

J'ai évoqué ces aspects avec Sylvain, en lui expliquant donc pourquoi je ne jouerai pas cette pièce. Et nous en sommes restés là.

- Toujours le Père Noël...

Saison 2012-2013                                                                             La troupe travaillait 2 pièces à cette époque, Le prénom, dirigé par Sandrine qui s'essayait à la mise en scène et Central Park West dirigé par David, revenu dans la troupe et qui remplaçait dans cette fonction Nathalie, ravie de laisser sa place et de se concentrer sur son rôle. Puis, au cours d'une de nos petites sauteries, en janvier 2013 si mes souvenirs sont bons, Sylvain a exprimé à table son désir de mettre en scène Le Père Noël est une ordure et a donné sa distribution.

Disons-le, cela a jeté un petit froid à notre dégustation de galettes. On s'est un peu exprimé là-dessus. J'avoue qu'essentiellement, les reproches de certains étaient de ne pas être dans le projet. Mes réserves 2 et 3 ne semblaient n'être que ma propre préoccupation. J'ai remis mes objections dans ma poche et je n'ai plus trop embêté les autres avec mes idées (enfin, je crois). La partie de la troupe qui n'était pas dans la distribution de Sylvain a pu cependant se regrouper autour de David. Pour ma part, j'ai trouvé que l'occasion était bonne pour faire une pause (pause que je repoussais déjà depuis Hamlet).

- Enter EE Schmitt...

Vous allez me dire : "et l'Hôtel des deux mondes dans tout ça" ? J'y viens, j'y viens... Je n'étais pas là donc c'est un récit de seconde main. D'après mes sources (eh oui, j'ai des informateurs...), Fred, Franck, Sylvain, Jean-Max, Nathalie, Sandrine ont fait les premières lectures de la pièce Le Père Noël est une ordure et cela n'a pas eu le résultat escompté. Assez vite, la plupart des comédiens s'est rendu compte qu'effectivement, c'était une fausse bonne idée et que ça ne fonctionnait pas. Le projet a été abandonné et Nathalie a sorti in extremis de sa manche une pièce d'Eric-Emmanuel Schmitt : L'Hôtel des deux mondes. Et les lectures ont du être concluantes puisque le projet s'est monté !

J'ai lu la pièce pour réaliser l'affiche et, avouons-le tout de suite, ce n'est pas ma tasse de thé. Je n'ai pas aimé le texte et je l'ai exprimé avec mon tact habituel (ironie). Je le reconnais, j'ai tendance à ne pas toujours prendre de gant par goût de la provocation. Mais peu importe mon avis, je n'ai pas entravé le choix de mes petits camarades (ils font ce qu'ils veulent) et j'ai même participé : j'ai préparé l'affiche et fait de la figuration dans la pièce lors des quatre représentations. J'ai aussi travaillé les sons de la pièce. Enfin, j'étais présent pour préparer les salles et pour les débarrasser. J'aime participer aux différents projets de la troupe même si les dits projet ne sont pas à mon goût. 

C'est tout ce que je peux dire du montage du projet car, à part ma présence lors de quelques filages pour caler mes interventions avec Laurence, mon binôme angélique dans l'Hôtel, je travaillais surtout avec l'autre partie de la troupe sur le projet de David, Anicroches.

L'affiche a été difficile à concevoir car j'avais du mal à trouver une idée qui pourrait traduire la thématique de la pièce. Comme il y avait un ascenseur et que l'on parlait de personnes entre la vie et la mort, j'ai développé l'idée d'une espèce de fantôme dont on ne voyait que l'ombre. Mais l'affiche, je le reconnais, n'est sans doute pas assez accrocheuse.

  • La représentation

Présentons d'abord les personnages de cette tragi-comédie (merci à Jean-Michel Mercier pour les photos) :

Sylvain : le mage Radjapour

Franck : le président Delbec

 

Nathalie : Marie

Fred : le docteur S

Jean-Maxence : Julien Portal

Sandrine : Laura

Laurence et Laurent : les anges

  • Les représentations du 24 et 25 mai 2014 à Anzin

Samedi soir et dimanche après-midi (en "matinée" dans le jargon théâtral), le public a pu voir la pièce d'Eric-Emmanuel Schmitt.


La saison 2013-2014 est finie...

Nous avons rangé les costumes et les décors, décroché les affiches et rangé les textes. La pause estivale arrive. Nous allons garder facilement le suspens sur notre ou nos projets de la prochaine saison. Facilement car rien n'est encore arrêté...

Une page se tourne également car nous perdons quelques membres de la troupe. Départ provisoire, départ définitif, c'est parfois difficile de le savoir à l'avance. Un grand merci et d'énormes bisous à Sandrine, Nolwenn et Bruno qui nous quittent.

Laurent Larretgère



 

 

 

 

 

 

 

 

 


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