Anicroches |
Anicroches
Mise en scène : David Parsy
Une fois n'est pas coutume, je laisse la parole à Bruno Rouvillain pour présenter Anicroches. Il s'agit ici du petit mot qu'il diffuse par mail à ses très nombreux contacts pour promouvoir notre spectacle.
" THEATRA présente ANICROCHES
L'an dernier, c'est sur les planches que les comédiens se querellaient pour choisir Le Prénom, célèbre pièce qui fut aussi jouée par Patrick Bruel en son temps. Aussitôt la saison terminée, une autre se prépare. Commence alors le temps des lectures et des tergiversations pour choisir le prochain titre à interpréter.
Deux projets sont à monter, et tandis qu'une partie de la troupe se fixe sur l'interrogation d'un entre deux mondes, l'autre moitié hésite encore, et finalement décide de jouer non pas une seule pièce, mais un ensemble d'extraits sur un thème commun : échanges verbaux et difficulté de se comprendre. Les exemples sont nombreux, les situations sont parfois cocasses... Le titre générique de ce spectacle original est alors vite trouvé : ANICROCHES !
En vous rendant samedi 24 mai 2014 à 17H00 à la salle des Viviers, vous assisterez aux meilleurs extraits des pièces les plus célèbres. Vous serez aussi le meilleur des publics pour nous donner votre avis sur l'interprétation des modestes comédiens de THEATRA.
Au plaisir de vous retrouver nombreux pour assister à ces extraits exquis !!
Avec la participation de Carole MIELCAREK, David PARSY, Nadine DEBLOCK, Nolwenn DURIEZ, Valérie MERCIER, Laurent LARRETGERE et Bruno ROUVILLAIN "
Le projet est né des circonstances. La moitié de la troupe qui n'était pas distribuée dans Le Père noël est une ordure (voir la page Hôtel des deux mondes à Anzin pour la petite histoire) se retrouve sous la direction de David Parsy pour monter une pièce d'Eugène Ionesco, La cantatrice chauve. Mais des soucis de santé éloignent David des planches pour plusieurs semaines.
En janvier, il reste trois options : remettre en chantier un projet en friche depuis de nombreuses semaines ; abandonner et se mettre en "chômage technique" pour la saison 2013-2014 (regrettable car cela ferait deux fois en deux ans qu'un projet de David ne se concrétise pas) ; enfin, trouver une idée pouvant être mise en oeuvre rapidement.
C'est cette dernière option qui est retenue. Les acteurs sous la direction de David décident de créer un florilège d'extraits de pièces portant sur le thème de la rencontre, du couple, de la dispute... Les "morceaux choisis" sont assez vite arrêtés et au total, une douzaine de titres sont retenus pour ce spicilège théâtral.
Bruno partage la scène avec David dans les rôles masculins ; Nadine, Carole, Valérie et Nolwenn représentant le beau sexe. Petit déséquilibre qui complique la mise en oeuvre du projet car David souhaite alterner la participation des comédiens de façon à ce qu'ils ne jouent pas deux extraits d'affilées. René, qui devait être le troisième acteur masculin a préféré ne pas s'engager après l'abandon de la pièce de Ionesco. Valérie me contacte donc pour me demander si, en dépannage, je ne pourrais pas participer à 2 ou 3 extraits. J'accepte de lire ces derniers puis de m'intégrer au projet.
Les "morceaux" du pot-pourri évoluent. Deux extraits contemporains changent à la demande de Carole, remplacés l'un par une scène d'Hamlet, l'autre par une scène de La Mégère apprivoisée, pièce que j'avais monté il y a quelques années et où Carole jouait le rôle titre ; nous connaissons donc déjà tous deux le texte. David accepte le changement à deux ou trois semaines de la représentation.
Il met progressivement en place l'ordre des pièces, les idées pour les transitions et "l'image" de notre pot-pourri. Habillés de noir, un habit ou un accessoire venant "colorer" la scène, les acteurs de chaque scène croisent les suivants donnant dynamisme et continuité à l'ensemble. Audace supplémentaire : les acteurs sont tout le temps visibles depuis la salle, alignés et assis en fond de scène entre deux interventions.
La brièveté des 12 scènes d'Anicroches forment un ensemble d'une heure à la fois dynamique et cohérent dans son propos.
Nadine
Carole
Nolwenn
Bruno
David
et moi même (Laurent)
Je réalise avec l'aide de mon amie Marie, bien plus douée que moi sur Photoshop, deux projets d'affiche. C'est la seconde qui est retenue par les acteurs (même si la préférence de David et la mienne allaient à la première). Le nom du projet, Anicroches, est le résultat de 2 séances de brainstorming et c'est l'idée de Nolwenn qui est retenue.
Projet 1
L'affiche me plait bien mais je dois reconnaître, a posteriori, qu'elle n'est peut-être pas très révélatrice du thème du projet et n'est peut-être pas assez "accrocheuse".
L'avantage du format choisi est la souplesse que cela permet lors des répétitions ; un acteur absent ? Cela ne bloque pas le travail car il y a toujours des scènes à répéter. Voici le programme complet des extraits de notre anthologie théâtrale.
Vendredi 23 mai au soir, la veille de la représentation, nous filons une dernière fois. Enfin, nous avons déjà filé mardi (le 20 mai donc) avec un petit public et on fera une répétition rapide aussi le samedi 24 mai... Mais on va dire que, vendredi, c'est la générale...
A la technique (de droite à gauche : David, ma fille Juliette et moi-même). Il faut caler le défilement du diaporama et lancer l'éclairage. C'est Juliette qui se charge donc de ces opérations.
Les scènes s'enchainent et on procède au dernier réglage sous la houlette de David qui donne ses consignes finales ou accepte nos ultimes suggestions.
La scène se remplit mais la salle reste vide. C'est normal, le public n'est attendu que demain !
On regarde quand même les petits camarades qui bossent.
On voit que c'est la fin de la journée et nous sommes bien fatigués ; il faut dire que l'on s'est dépensé sans compter dans le filage...
Les coulisses
Comme toujours, l'heure qui précède le spectacle est très particulière : on rit, on a parfois le trac, on mange, on révise son texte par peur du "trou", on s'habille, on se maquille, on vérifie ses accessoires, ses costumes, on prévoit de l'eau et on se fait des câlins avant de monter sur scène...
1. Le médecin malgré lui de Molière constitue le premier extrait. Il est tiré du début de la pièce et il s'agit d'un dialogue savoureux entre Sganarelle et Martine, interprétés respectivement par David et Nolwenn.
5. Hamlet (David), prince du Danemark est devenu fou ; c'est du moins ce qu'il semble. On met sur son chemin Ophélie (Carole) pour essayer de voir si l'amour n'est pas la cause de ce déséquilibre psychologique soudain. Shakespeare est bien sûr l'auteur de l'immortel Hamlet.
11. "C’est le matin du jour où Fadinard va se marier que son cheval mange le chapeau de paille d’une femme, Anaïs, en tendre conversation avec son amant. Ce couple le suit jusque chez lui, et refuse de quitter les lieux tant que Fadinard n’aura pas remplacé le chapeau par un autre identique". C'est cette scène hilarante du Chapeau de paille d'Italie, d'Eugène Labiche que David (Fadinard), Nadine (Anaïs) et Bruno (l'amant) propose au public.
Les retours de ce spectacle original ont été vraiment agréables à entendre et ce fut une expérience passionnante à mener. Je ne pensais pas y prendre personnellement autant de plaisir mais cela faisait longtemps que je n'avais pas aimer jouer ainsi...
Cette succession de scènes avait, grâce à la mise en scène de David, une forte unité, malgré l'entrecroisement des lieux et des époques, de registres de langues et des propos. Le rythme soutenu ne permettait pas à l'ennui de s'installer et difficile de ne pas trouver son compte sur l'ensemble des textes abordés. Le compliment le plus flatteur était en fait, au départ, plutôt une "critique" (le terme est sans doute excessif) ; plutôt un regret : Jean-Max était frustré de ne pas savoir comment finissait la plupart des histoires ! N'est-ce pas merveilleux d'avoir donné envie de voir une dizaine de pièces en une heure ?
Laurent Larretgère